Par Julien
« Enfin ! » Vous vous exclamez peut-être comme ça, en vous acharnant sur votre souris, après quelques jours de silence ininterrompu sur cet humble chouei chouei blog. Il faut dire que la semaine a été plutôt rock n’roll. Je vous épargne les détails, tant elle était belle et folle, cette semaine laborieuse. Mieux vaudrait en reparler par messages, au coup par coup, tranquillement.
Repartons plutôt sur ce qui constitue aussi notre quotidien, ici, à Beyrouth. Ce matin, le ciel est merveilleusement bleu. Du bleu de bleu à s’y perdre le regard. Non pas bleu de travail (ça suffit pour la semaine), mais bleu de printemps, ou quelque chose comme ça. Bleu immobile, bleu aguicheur, bleu sur bleu, bleu tout court, sans morsure ni mesquinerie. Pourtant, les fuites d’eau continuent, à la maison.
Le printemps est officiellement installé depuis hier, samedi 21, mais rien de tout ça en début de semaine. L’hiver a traînassé, par ici, vous savez. Avec un ciel ambigu, voire déchiré, surpiquant des pans entiers de vert-de-gris sur des pans de lumières assourdies. Par épisodes, des douches froides, des cascades massives. Le toit de notre immeuble, troué comme un gruyère suisse, n’y résiste pas. Notre propriétaire est embêté. « Il faut attendre la clémence des éléments », sanctionne-t-il, en observant l’immeuble, tassé sur lui-même comme un pauvre biscuit feuilleté.
« Vous savez, d’ici quelques jours, vous aurez le ‘Khamsin’ », ajoute-t-il, fier de connaître en détail la géographie des caprices du pays du Cèdre. « Khamsin » : « le cinquantième », en dialecte libanais. Le vent qui se lève, d’après lui, au cinquantième jour de l’année, selon le calendrier copte. Un vent sec et chaud qui se réveille soudain, chaque année, pour ne plus quitter Beyrouth pendant quelques jours. Ensuite, il détale comme un lapin. « Alors patience, monsieur Julien, patience. » Je proteste : « C’est que, chez nous, on a des serpillières partout, quand même. Et des fuites qui apparaissent sans cesse ». Sans parler des traces jaunâtres qui fondent sur certains coins, au carrefour de quelques murs clés. « Profitez, monsieur Julien, c’est un peu comme à Vichy, c’est comme une cure thermale ! » Je n’ai plus qu’à en rire : « Une cure thermale permanente, en somme. Quelle chance ! »
Quand nous sommes arrivés, les pluies étaient restées sages. L’hiver avait été, de l’avis de tous, timide. Il a fallu qu’on s’installe pour que le ciel nous tombe sur la tête. Evidemment. Rassurez-vous : rien de terrible. Et des travaux seront engagés dès que le Khamsin aura fait son retour. En attendant, c’est dimanche, ciel bleu, et plic ploc.
Quelques nouvelles en passant : Ici aussi ça plic ploc un peu (mais pas à l'intérieur) et ma mut en guyane vient d'être acceptée. Je m'éloigne un peu plus de vous dès fin aout, donc. Mais vous serez les bienvenus!
RépondreSupprimerBiz à tous les deux
L'hiver traîne aussi ici, à Berlin. Il a fait encore des températures en dessous de zéro cette semaine. Si Beyrouth, c'est Vichy, alors je te laisse imaginer ce qu'est Berlin !! Quelle drôle de comparaison quand même, il a beaucoup d'humour votre proprio' !! Je vous souhaite beaucoup de plaisir... en thalasso, donc :)
RépondreSupprimer