jeudi 29 juillet 2010

Chouei chouei en vacances

Par Elodie

Loin des klaxons beyrouthins, des foules grouillantes de "Georges", et de nos amis ventilateurs, nous prenons une petite parenthèse de quelques semaines.

Rassurez-vous, on a déjà plein de chouei chouei idées en tête, mais en attendant de retrouver notre ordinateur et notre stock de photos, on vous laisse expérimenter les recettes mises en ligne ces derniers temps et surtout profiter de l'été.

A bientôt !

mardi 20 juillet 2010

Cuisine estivale (2) : les desserts !

Par Elodie

Un seul billet aurait été trop court pour aborder à la fois le salé et le sucré. Heureusement, la cuisine estivale ne se limite pas au tabboulé. Voici donc la suite ! Avec la chaleur, difficile de céder aux sirènes des douceurs libanaises. Osmallié, atayef-bil-achta, sfouf… Autant de douceurs libanaises formidables, mais bien trop lourdes et trop sucrées pour être dégustées en été, à mon goût. Evidemment, il y a les glaces, qui sont il faut avouer excellentes ici. Mais lorsque les coupures d’électricité viennent assiéger les frigos et congélateurs plusieurs heures par jour, cela devient compliqué. Il nous reste donc les fruits et toutes les variantes qui vont avec.

Sauf que l’été a commencé en mai au Liban : la saison des abricots est donc déjà passée. En juillet, il nous reste les pêches, les melons et les pastèques, quelques prunes et les cerises. Enormes et toutes noires, ces dernières viennent directement des montagnes libanaises où elles sont cultivées en moyenne et basse altitude, par exemple à Niha ou à Tannourine.


Voilà l’occasion de revisiter un bon vieux classique : le clafouti. Ca n’a rien de libanais, je vous l’accorde. Mais personnellement, je ne m’en suis jamais lassée depuis l’expérience fondatrice réalisée en maternelle (si, si, c’est vrai : premier clafouti réalisé en dernière année de maternelle grâce à Mme Guindon…).

Une quinzaine de minutes de préparation et le tour est joué. Evidemment, on laisse les noyaux des cerises car ça va beaucoup plus vite, et surtout parce que cela donne au clafouti un goût plus prononcé. Dernier avantage : on est obligés de le savourer tout doucement pour éviter d’avaler les noyaux. Pour ceux qui n’aiment pas les cerises, on peut essayer avec des prunes rouges, sans les noyaux cette fois.




Clafouti aux cerises
100 g de farine
80 g de sucre en poudre
6 œufs
25 cl de lait
750 g de cerises noires
1c. à c de kirsch
Sel

Mélanger la farine avec les œufs entiers et du sel. Ajouter un peu de lait. Bien travailler la pâte pour la rendre légère. Incorporer peu à peu le reste du lait. La pâte doit avoir la consistance de la pâte à crêpes. Ajouter alors les cerises noires lavées, équeutées et le kirsch. Verser la pâte dans un plat allant vau four et faire cuire à four chaud pendant 35 min. Saupoudrer de sucre. Servir froid.

Si vous ne pouvez vraiment pas vous retenir avec l’odeur délicieuse qui viendra forcément vous titiller le nez, vous pouvez aussi goûter chaud. C’est différent, mais très bon aussi !)

dimanche 18 juillet 2010

Cuisine estivale : vive le tabboulé !

Par Elodie

Avec le thermomètre rivé entre 30 et 35°C, plus question de s’attaquer à un plat de pâtes ou à un steak-frites. Heureusement, la cuisine libanaise recèle de nombreuses solutions pour rassasier les gourmands sans risquer le coup de chaleur inévitable qui suit un repas chaud. Hommos, moutabbal, fattouche… et bien sûr le tabboulé. Le vrai, le tabboulé libanais. Il s’agit en fait d’une salade composée pour l’essentiel de persil frais haché le plus finement possible.
En général, les femmes le préparent à plusieurs et passent de longs moments à discuter en triant le persil. Pour un cuisinier solitaire, il faut donc s’armer de patience mais le résultat en vaut la peine. Précision importante, le tabboulé se consomme très frais car le persil tourne rapidement avec la chaleur. En clair, en été on évite ou on s’autorise à le déguster seulement dans les rares restaurants dont la qualité et la fraicheur sont garanties. Pour ceux qui, comme moi, restent persuadés qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, voici une recette pour expérimenter le tabboulé, version libanaise.



Pour 6 personnes :
3 tomates (dans l’idéal, on choisit les vraies tomates libanaises, énormes et biscornues mais très douces)
3 cébettes
ou petits oignons nouveaux
3 bouquets de persil plat (attention, au Liban les bouquets de persil sont aussi énormes : multiplier les doses de persil par trois en France)
1 bouquet de menthe
2 cuillères à soupe de bourghol fin
15 cl de jus de citron (3 citrons)
10 cl d’huile d’olive
Sel


Laver le persil et la menthe, les faire sécher sur une serviette en tissu.
Hacher finement les cébettes. Couper les tomates en petits dés.
Réunir le persil en bouquets de manière à séparer les tiges des feuilles. Ciseler au couteau les feuilles le plus finement possible.
Mettre le bourghol fin dans un grand saladier. Ajouter les cébettes, les tomates, le persil, le jus de citron, l’huile d’olive et du sel.
Effeuiller la menthe et l’émincer. L’ajouter à la fin pour éviter qu’elle noircisse.
Mélanger longuement puis servir, en accompagnant le plat de feuilles de laitue romaine ou de chou libanais. Vous pouvez préparer cette salade à l’avance et l’assaisonner au dernier moment.

lundi 12 juillet 2010

Ils ont coupé le caroubier

Par Elodie

Je l’aimais bien, le grand caroubier du bout de la rue. Avec ses cinq mètres de hauteur, ses branches tellement immenses et étendues qu’elles pouvaient laisser penser qu’il y avait plusieurs arbres, il nous protégeait. Dans la sensation que je n’en avais au moins, je me sentais à l’abri, chez nous.



Au départ, il m’a intriguée car je ne connaissais pas cet arbre méditerranéen. Maintenant qu’il n’est plus là, c’est comme si notre rue n’était plus notre rue. Pendant deux jours, je l’ai entendu résister aux assauts cruels de la tronçonneuse. Il grinçait, gémissait, hurlait. Et les gens du quartier, descendus dans la rue pour l’occasion malgré le soleil de plomb, regardaient en silence. Mais voilà, les terrains valent de l’or et la spéculation immobilière s’emballe à Beyrouth.


L’immeuble voisin de celui où nous habitons, assez endommagé par la guerre et officiellement inhabité depuis, a été vendu il y a quelques semaines. Il appartenait au même propriétaire que le nôtre qui a profité d’une visite à Beyrouth pour conclure l’affaire. En réalité, je m’en fichais un peu malgré le bruit des travaux de rénovation aussitôt commencés. Après tout, c’était dommage ce joli petit immeuble de trois étages inutilisé. Je ne pensais pas qu’ils oseraient toucher au caroubier.