mercredi 28 avril 2010

Les joies de l'été

Par Elodie

Avril, le temps du printemps, des fleurs, des fraises, des fèves fraîches formant de jolies montagnes vertes sur les étals qui ponctuent les bords de l’autoroute. Le printemps, pourtant, semble déjà presque envolé, comme poussé dehors par l’été qui s’annonce précoce cette année. Il ne reste plus que quelques pans de neige sur les flancs de la Qornet-al-Saouda et de Sannine.

En bas, à Beyrouth, le thermomètre s’affole, les clims commencent à rugir et les coupures reviennent en masse. Hier par exemple : trois coupures dans une même journée. A peine commencé à faire quelque chose… Couic ! Comment voulez-vous qu’on s’y retrouve s’ils ne respectent même plus le planning des coupures ?

Heureusement que nous avons eu de la visite pour nous réconforter. En pleine forme, les antennes toutes frétillantes après plusieurs mois d’absence, Georges est venu nous saluer au pied du lit ce matin. On commençait à s’inquiéter de la survie de la famille blatta orientalis. Nous voilà rassurés. Après Malik le moustique, qui a débarqué depuis plusieurs semaines avec toute sa tribu, c’est Mimi la fourmi, la petite nouvelle que l'odeur des maamouls a fait rappliquer.

Formicidae, de la super-famille vespoidea, du sous-ordre apocrita, de l’infra-classe neoptera, de la sous-classe pterygata, de la classe insecta. Voilà, les présentations sont faites, la famille est désormais au complet. L’été peut s’avancer, il est attendu d’antenne ferme.

samedi 10 avril 2010

Un air de printemps (bis)

Par Julien

Le temps étant ce qu'il est, je dois bien composer. Il (me) déborde parfois ; je n'ai pas pu, ces derniers jours, contribuer directement à nourrir notre chouei-chouei carnet de voyage numérique. Mais je suis là, sur les photos que je prends parfois, dans les idées qui se trament et se retrouvent ensuite postées, sous la forme de billets, avec photos, ou commentaires, et tutti quanti.

Et là, à la lecture du dernier billet d'Elodie, me vient une parole. Un texte. Gide, et Les nourritures terrestres. Dans le quatrième livre, III, on peut lire ceci :

"Don du poète : celui d'être ému par des prunes.
(La fleur ne vaut pour moi que comme une promesse de fruit.)"

Le printemps est bleu, en ce moment, c'est la couleur dominante ; mais il est vert aussi, et chatoyant, parce que l'eau se transforme quand elle aboutit quelque part et irradie ce pays de montagnes situé, faut-il le rappeler, à la source du "croissant fertile" des géographes. De quoi le transformer, avec un peu d'imagination et/ou en avalant quelques kilomètres sur les petites routes de montagnes, en pays de Cocagne.

C'est sans doute pour cette raison que le printemps donne envie de dire que non, il n'existe pas de "rue privée". Si c'est une rue, on a le droit de passer. On a le droit de passer, sur ces montagnes. Et toc ! C'est quoi ce barouf, ce micmac, et tout ce tsouin-tsouin. On n'est pas sérieux, quand on pisse du dollar et qu'on s'installe comme ça, sur un sommet qui regarde la mer de loin, sans rien demander à qui que ce soit. Regardez-moi ça :



Voici ce que je vous propose : soyons fous, on s'en fout !

Que voulez-vous ? C'est pas moi qui le dit, c'est le printemps qui nous le raconte. Cavaler dans les vallées : y'a que ça de vrai. En route (pour la joie) !

vendredi 9 avril 2010

Un air de printemps


Par Elodie

Rassurez-vous, je ne vais pas vous refaire la chanson du printemps. De Bambi à Léo Ferré, le thème a déjà été surexploité, même s'il peut encore être exploré sans miévrerie comme l'a montré - avec talent - Emilie Simon.
De toute façon, il faudrait être bien ronchon pour ne pas l'apprécier au Liban. Il fait doux, pas encore trop chaud, et la nature est pleine de fleurs sauvages. Certaines vallées, comme celle de Nahr Ibrahim est par exemple tapissée de cyclamens sauvages, tandis que les vergers de montagne sont tout en fleurs. Il faut avouer : c'est magnifique. Pas étonnant que Khalil Gibran ait écrit un hymne à la fleur.






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dimanche 4 avril 2010

Joyeuses Pâques !

Par Elodie

Pâques est un moment de célébrations et de fête important pour les familles chrétiennes au Liban. A cette occasion, les femmes préparent des maamouls : petits gâteaux fourrés aux fruits secs qu’on offre ensuite à la famille, aux amis, aux connaissances qui viennent en visite le jour de Pâques. Toute la semaine précédente, elles s’activent - souvent à plusieurs, pour réaliser des montagnes de gâteaux. Certaines prennent même des jours de congé pour pouvoir le faire. Heureusement, pour les moins courageux, on en trouve aussi dans les pâtisseries. Les maamouls ne sont préparés qu’une fois par an, à la fin du carême. Dommage : ça rend moins malade que le chocolat et c’est délicieux !



Préparation : 3 heures
Repos de la pâte : 1 nuit + 2h
Cuisson : 10 minutes par fournée

Pour 50 petites pièces
Pour la pâte :
250 g de semoule fine
250 g de semoule moyenne
200 g de beurre
2 cuillères à soupe de mahlab (noyaux de faux merisiers moulus, aussi appelé prunus mahaleb ou bois de Sainte-Lucie)
5 cl d’eau de fleurs d’oranger
5 cl d’eau de rose
Du sucre glace

Pour la farce :
125 g de noix concassées
125 g de pistaches décortiquées non salées
125 g de dattes
1 noix de beurre
4 cuillères à soupe de sucre en poudre
2 cuillères à soupe d’eau de fleur d’oranger

La veille
Dans un saladier, mélanger les deux sortes de semoule, le mahlab et le beurre fondu ; couvrir d’un film alimentaire et réserver à température ambiante.

Le jour même
Préchauffer le four à 220°C (th.7-8).
Faire tiédir l’eau de fleur d’oran,ger et l’eau de rose. Les verser sur la semoule, mélnager jusqu’à obtenir une pâte homogène et laisser reposer 2h.
Préparer chaque farce séparément :
- Mélanger les noix concassées avec 2 cuillères à soupe de sucre et 1 cuillère à soupe d’eau de fleur d’oranger.
- Mélanger les pistaches concassées avec 2 cuillères à soupe de sucre et 1 cuillère à soupe d’eau de fleur d’oranger.
- Réduire les dattes en purée, les mélanger au beurre et les rouler en petites boulettes de 2 cm de diamètre.
Prendre dans la main une boulette de semoule, la creuser en l’aplatissant et la farcir de mélange aux noix, ou aux pistaches, ou aux dattes .
Presser la boulette dans le moule adéquat (allongé pour les pistaches, rond et conique pour les noix, rond mais aplati pour les dattes), puis la démouler d’un coup sec sur la table. Il faut la poser aussitôt sur la plaque allant au four.
Cuire 10 min à mi-hauteur du four, à chaleur tournante si possible.
Saupoudrer ensuite de sucre glace.


NB : si vous ne disposez pas des moules en bois spécifiques aux maamouls, vous pouvez quand même préparer ces gâteaux : préparez les boulettes farcies, puis les façonner à l’aide d’une pince à épiler (ou d'un autre instrument qui peut faire l'affaire : couteau, fourchette, etc.) pour leur donner un aspect strié.

NB 2 : si vous manquez de temps, vous pouvez aussi choisir de ne faire qu'un type de farce. En vce cas, je conseillerais les maamouls aux pistaches (fisto halabi)...

jeudi 1 avril 2010

Beyrouth de nuit

Par Elodie


Pour compléter la série de photos nocturnes, lancée le week-end dernier, voici tout de même une vue de Beyrouth de nuit. Le point de vue que l'on a sur la ville depuis les hauteurs de Beit Méry est l'un des rares où on peut la distinguer entière.