mardi 1 juin 2010

L’odeur de l’été

Par Elodie

Plus de doute, nous voici plongés dans l’été. Le thermomètre flirte quotidiennement avec la barre des 30°, mais ce n’est pourtant pas cela qui m’en a convaincue. Il faut avouer que la météo est devenue tout à fait inutile depuis quelques semaines. Les parapluies peuvent de toute façon être remisés au fond des placards : nous n’aurons sans doute plus aucune pluie avant le mois de septembre, ou même d’octobre.

C’est avec l’odeur forte, sensuelle, presque écœurante des fleurs de gardénia que j’ai réalisé que l’été s’était installé. Enfilées comme des perles sur des bouts de ficelle, elles sont vendues en colliers pour une poignée de livres libanaises par des marchands ambulants, aux carrefours ou dans les rues. Les automobilistes, en particulier les chauffeurs de taxi, les accrochent au rétroviseur intérieur de leur voiture. Parfois même, les chauffeurs les gardent à la main, pour saisir à chaque ralentissement l’occasion de s’enivrer de l’odeur forte exhalée par les fleurs.



En arrivant au Liban, j’avais lu dans un ouvrage de Nadia Khouri-Dagher, une description émouvante de cette odeur. C’était l’hiver, je n’y avais pas prêté attention. L’odeur du gardénia, j’ai eu depuis le temps de m’en rendre compte, est bien celle de Beyrouth l’été. Il fait chaud, les automobilistes ont perdu le peu de patience qui leur restait, ils font rugir moteur et klaxons. La ville écrasée sent le mazout, mais les chauffeurs sont protégés. Le nez dans les fleurs, ils regardent les jolies filles. Hum, ça sent l’été !

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