Par Elodie
Alors que j’essayais de me frayer un chemin dans les allées encombrées de notre supermarché habituel il y a quelques jours, une dame plongeait le bras dans mon chariot. Interloquée, je me retourne et la découvre très concentrée sur la nouvelle poêle que je viens d’y glisser après moult hésitations pour remplacer sa grande sœur, définitivement hors d’usage. Après une longue et sans doute grandiloquente interpellation en arabe, je m’excuse de ne pas parvenir à comprendre. Pas de problème, mon interlocutrice se glisse dans un bon français pour une version raccourcie, appuyée d’un nouvel examen du fond de la poêle flambant neuve au fond de mon charriot : « Vous croyez que c’est de la bonne qualité ? » Surprise de la question, je sors mon plus grand sourire et bredouille quelques mots polis pour m’échapper de cette situation incongrue.
Avec le recul, j’aurais sans doute mieux fait d’exploser de rire et de répondre en toute franchise que non, ce n’était sans doute qu’une nouvelle camelote qui durerait à peine quelques semaines. Force est d’avouer que la qualité et la durabilité ne seraient pas les premiers qualificatifs dont j’estampillerais les produits manufacturés achetés au Liban. A bien y réfléchir, j’avais oublié que l’étendoir à linge avait littéralement plié dès les premiers vêtements posés dessus, que la cafetière avait failli exploser à la trentième utilisation, et que l’antenne de la radio (certes soumise à rude épreuve par nos petites manies compulsives d’exploration du spectre) m’étais restée dans la main le premier matin… Feu, mon cher fer à repasser me l’a rappelé ce matin en laissant échapper son dernier soupir, presqu’un an jour pour jour après son acquisition.
Au Liban, il faut en fait choisir entre les produits de bonne allure mais de piètre qualité (vous devinez la provenance, n’est-ce pas ?) qui inondent les quartiers foire fouille de Bourj Hammoud, Mazraa et Ouzaï, et les fusées Ariane de l’électroménager qui peuplent les boutiques chics et qui envoient au passage votre compte en banque dans un trou noir. Finalement, ça fait bien longtemps que je n’ai pas eu l’occasion de me promener dans le joyeux bordel du quartier arménien…
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